Mes parents sont originaires de San Nicandro Garganico, un village de la province de Foggia dans les Pouilles. Ils quittèrent l'Italie parce qu'il n'y avait pas de travail, ce qui fut le cas de nombreux immigrés dans les années cinquante. Dès son arrivée dans le Nord de la France, mon père fut embauché dans les mines de charbon. Né en 1970, j'ai grandi dans une belle et grande famille de huit enfants, remplie d'amour, où j'ai reçu une éducation chrétienne. Notre maison était "la maison du bon Dieu". Tout le monde le disait.
Cependant, à l'adolescence, j'ai commencé à fréquenter des amis qui, petit à petit, m'ont entraîné vers les divertissements et la recherche de tous les plaisirs. Avec eux, je m'inscrivis dans club de boxe thaïlandaise où l'entraineur avait été champion du monde. Impressionné par son palmarès, j’avais cette ambition de devenir aussi un champion, et je m’entrainais quasiment tous les jours. Grâce à mes rapides progrès je fus choisi pour participer à différents combats en France et en Belgique. Mais déçu par la conduite corrompue de quelques juges après un combat à Paris, je pris la décision d'arrêter la compétition. Je fréquentais boites de nuit et locaux en tous genres, cherchant à m'amuser le plus possible en compagnie de mes copains. À l'âge de 24 ans, en pensant à mon avenir, j'ai commencé à étudier pour devenir directeur d’agence immobilière. Les choses semblaient aller bien pour moi : un emploi dans une agence renommée et de l'argent à la clé ! Deux ans plus tard, lors 44 d’une sortie pour fêter une acquisition immobilière, je rencontrai une fille qui me fit perdre la tête et, quelques mois plus tard, nous étions mariés. Marjorie donna naissance à notre petite fille, mais la vie à la maison se compliqua rapidement. Ma femme avait repris contact avec d'anciennes camarades qui n'avaient pas une bonne influence sur elle. Le dialogue n’étant plus possible, nous nous séparâmes momentanément. Quelque temps plus tard, lors d’un repas professionnel bien arrosé (entre agents immobiliers), une amie se vanta de savoir prédire le futur. Sans vraiment prendre conscience des graves conséquences qu'engendre la pratique de la divination 31 , j’acceptai en rigolant qu'elle me tire les cartes. Elle m’annonça que j’aurais de nombreux biens, mais par contre, elle ne souhaita pas, dans un premier temps, me divulguer la nature d'une carte très particulière, pour ensuite finir par m'avouer que j’allais perdre un être cher. Une semaine après, mon épouse fut retrouvée sans vie. Dès que le corps fut identifié et que les journaux locaux en parlèrent, quelqu'un de mon entourage reçut un coup de téléphone d'une personne habitant à une trentaine de kilomètres de chez nous. Elle raconta que ses deux fils, en rentrant tardivement d'une réunion de jeunes dans leur église, avaient trouvé le corps accidenté d'une jeune femme. Après avoir appelé les secours, ils décidèrent de s'agenouiller pour prier. L'un d'eux venait à peine de terminer un séminaire d'entraide pour personnes en difficulté, si bien qu'il a su trouver les mots pour accompagner Marjorie dans ses derniers instants. Sa disparition brutale fut terrible pour moi et notre fille. Triste et complètement découragé, je me suis jeté à corps perdu dans le travail pour ne plus penser à rien. Le temps passa, j’ouvris mon agence et commençai à gagner beaucoup d'argent que j'investissais dans la pierre, mais aussi dans les voitures de sport comme la Porsche et la Ferrari F 355 dont j'étais passionné. En dehors de ma fille, je ne vivais que pour les voitures. Un jour, un de mes frères, me demanda : « David, si tu devais mourir, sais-tu où irait ton âme ? » Sa question me perturba, car j’avais déjà frôlé la mort à plusieurs reprises dans des accidents de la circulation ; il avait touché un point sensible, j'avais peur de la mort. Je voyais bien que ma famille n'était pas comme moi. Mes frères et sœurs vivaient heureux en cheminant avec Dieu, alors que moi j'étais malheureux et pour ajouter à cela, je traversais des moments compliqués à cause du comportement de certains de mes clients et de mes collaborateurs devenus jaloux de mon succès dans les affaires. Parmi eux, quelqu'un me dénonça, en affirmant que je faisais
partie d’un réseau mafieux et la police vint m'arrêter, bien sûr, sans preuve, juste sur des calomnies ! Toutes les accusations étaient fausses, mais je reconnus néanmoins mes erreurs de 46 gestion et l’incompétence de certains employés. Avant de me relâcher, on me mit deux jours en garde à vue... Ces longues heures derrière les barreaux m'ont permis de réfléchir sérieusement à ma vie loin de Dieu, et sur ce que j'en récoltais. Je me suis rendu compte que je ne faisais que servir Mammon, le dieu de l'argent. Je pris surtout conscience du mensonge insidieusement véhiculé par notre société : il faut être riche, avoir une belle maison, une belle voiture, etc., pour être heureux ! Quelle désillusion quand je fis le bilan de mon style de vie ! À ce moment-là, je fus convaincu qu'il était temps de donner un virage à mon existence ; j'étais bien décidé à changer de direction. J'ai appelé mon frère Louis pour qu'il m'aide à me rapprocher de Jésus. Après une longue conversation sur mon péché et sur le sens de la mort de Christ à la croix, j'ai prié Dieu en lui demandant de prendre ma vie et de la changer. Dans son amour, il l'a fait. Il m'a transformé ! C'était une vie nouvelle. Il m'a offert en outre la vie éternelle, en me libérant de la peur de la mort. Cela fait six ans que je suis né de nouveau, et jamais je ne l'ai regretté. À aucun moment, je n'ai voulu revenir en arrière. Je suis maintenant un enfant de Dieu et ma vie, je la vis uniquement pour sa gloire ! Dieu nous aime. Nous n'avons rien à faire pour mériter son amour, il nous aime tout simplement. Quand nous nous confions en lui, n'avons plus rien à craindre. Il n'est pas celui qui pointe sur nous un doigt accusateur et qui attend nos performances pour voir si nous méritons son amitié. C'est la certitude de son amour pour nous qui brise nos résistances. Nous acceptons alors de nous reposer en lui et de lui faire totalement confiance. Nous savoir aimé depuis toujours et pour toujours nous sécurise et nous permet de grandir. Seul l'amour transforme. Un des plus grands mensonges de Satan est de nous faire croire que nous ne pouvons pas faire confiance à Dieu et que nous devons nous occuper seuls de nos vies. C'est vrai que la chose la plus difficile est de faire confiance à Dieu et de lui laisser le contrôle. L'abandon de notre indépendance illusoire est le seul chemin vers la liberté, la joie et la paix. Jésus n'est pas venu nous apporter une religion, mais une relation d'amour basée sur la confiance. Dans chaque situation et quelque soit le résultat, nous devons lui faire confiance les yeux fermés, car toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu . (Lettre aux Romains 8.28)